Étude de la revue scientifique américaine Jamda, en collaboration avec l'ARS

Parution du Docteur Thierry BAUTRANT dans la Revue Scientifique américaine Le Jamda, sur son étude en collaboration avec l’ARS.

L’étude confirme qu’en changeant d’environnement la nuit dans l’EHPAD, par des techniques non médicamenteuses (dalles lumineuses de plafond décorées, variation d’intensité lumineuse, diffusion de musiques relaxantes, horloges à aiguilles et digitale, tenues des soignants pour l’équipe de nuit bleu marine), nous obtenons les résultats suivants :

  • le nombre d’agitations et/ou agressions a été réduit de 84%,
  • le nombre de déambulations réduit de 70% (65% sur le créneau 18-24h),
  • le nombre de cris réduit de 80%.

Il s’agit de valeurs moyennes, dont les chiffres sont basés sur une plage de 24h.

Cette étude vient confirmer l’intérêt des TNMP sur les troubles du comportement de la maladie d’Alzheimer la nuit en EHPAD et confirme l’intérêt de l’expérimentation de l’ARS PACA sur les PASA de nuit.

Aperçu traduit en français : 

Impact des modifications de l'environnement visant à améliorer l'orientation jour-nuit sur le comportement des résidents de maisons de retraite atteints de démence

Objectifs

Déterminer si les réaménagements environnementaux de la maison de retraite de soins de longue durée peuvent affecter les symptômes comportementaux et psychologiques perturbateurs de la démence (SCPD) chez les résidents atteints de démence.

Conception

Etude prospective de 6 mois.

Paramètre

L’étude a été menée avant (phase 1) et après (phase 2) des réaménagements environnementaux [dalles de plafond en forme de ciel dans une partie des locaux partagés, diminution progressive de l’éclairement la nuit accompagnée d’une musique apaisante en streaming, renforcement de l’éclairement le jour, murs peints en beige clair, horloges surdimensionnées dans les couloirs et couleur des vêtements de l’équipe de nuit (bleu foncé) différente de celle de l’équipe de jour (bleu ciel)].

Participants

Tous les patients (n = 19) de l’unité protégée ont été inclus dans l’étude. Ils étaient âgés de 65 ans ou plus et avaient une espérance de vie estimée à plus de 3 mois.

Mesure

Le nombre et la durée des SCPD perturbateurs ont été systématiquement collectés et analysés sur 24 heures ou tard (de 18h00 à 12h00 ) au cours de chaque période de 3 mois.

Résultats

Il n’y a pas eu de changement significatif dans la dépendance des patients, le risque de chute, les indices cognitifs ou dépressifs ou le traitement entre la phase 1 et la phase 2. L’agitation/agressivité et les cris ont été observés principalement en dehors des heures tardives, contrairement aux épisodes d’errance qui ont été remarqués essentiellement dans les heures tardives. Le nombre de patients présentant une errance était significativement plus faible sur 24 heures pendant la phase 2. Le nombre d’agitation/agressivité physique, d’errance et de cris ainsi que la durée moyenne des épisodes d’errance ont diminué significativement ( P  = 0,039, 0,002, 0,025 et 0,026 respectivement) sur 24 heures après les réaménagements environnementaux. De même, une réduction significative du nombre et de la durée moyenne d’errance a été constatée pendant les heures tardives ( P  = 0,031 et 0,007, respectivement).

Conclusion

Notre étude démontre que la prévalence des SCPD peut être réduite suite à de simples réaménagements environnementaux visant à améliorer l’orientation spatiale et temporelle.